A.
CONTEXTE D’EMERGENCE
Les
enfants continuent d’être les principales victimes des conflits. Leurs
souffrances prennent de multiples formes. Les enfants sont tués, rendus
orphelins, mutilés, enlevés, privés d’éducation et de soins de santé, atteints
de troubles physiques et psychiques profonds. Forcés de s’enfuir de chez eux,
les enfants réfugiés et déplacés sont particulièrement vulnérables à la
violence, au recrutement, à l’exploitation sexuelle, à la maladie, à la
malnutrition et à la mort. Ils sont recrutés et employés en masse comme enfants
soldats. Les jeunes filles font face à des risques supplémentaires, en
particulier les sévices sexuels. Ces violations graves des droits de l’enfant
se produisent dans un climat général d’impunité’’. Un conflit armé rend encore
plus vulnérables ceux qui le sont déjà, en particulier les enfants.
L’exploitation
des enfants, qui augmente souvent pendant un conflit, revêt de nombreuses
formes, telles que le travail forcé ou, dans des cas extrêmes, l’esclavage – et
pire encore, l’esclavage sexuelle. Tel est le sort qui attend les enfants
recrutés par des forces ou des groupes armés, ou les enfants en détention. Les
petits garçons et les petites filles privés de la protection de leurs parents
et d’autres proches sont les plus exposés. Le dénuement et la perte de leurs
parents proches peuvent contraindre de toutes jeunes filles à un mariage
prématuré ou à la prostitution, et l’on voit de très jeunes enfants devenir
chefs de famille. La perturbation sécuritaire et les guerres restreignent
l’accès des enfants aux soins de santé, à l’éducation et l’accès à un
environnement sain. Au moins la moitié des enfants de la planète en âge de
scolarité primaire mais non scolarisés vivent dans des pays déchirés par des
conflits et précisément dans cette région où se tient ce discours maintenant.
Outre leur souffrance immédiate, les enfants subissent aussi des dégâts
psychologiques lorsqu’ils sont témoins d’atrocités commises contre des êtres
chers.
B. LES TENANTS ET LES ABOUTISSANTS DE CETTE CAMPAGNE
Les
enfants de la paix que
cela veut dire ? On a longtemps entendu parler des enfants de guerre, des
enfants soldats, des enfants affectés par les conflits, des enfants de la rue,
des enfants sorciers, … Des discours non discriminatoires, catégorisant,
isolant les enfants n’aident point à l’intégration sociale de ces enfants. … Une
panoplie de concepts qui loin de nous aider à intégrer les enfants, loin de
nous aider à contribuer à leur épanouissement psychologique, loin de nous aider
à laver les cerveaux de ces enfants, … elle aide plutôt à enfoncer les clous
dans les plaies de ces milliers d’enfants, elle aide plutôt à créer encore et
encore des stéréotypes, des préjugés, des catégories d’enfants pas comme les
autres, qu’on pense différents des autres sur tous les aspects de la vie.
C’est ainsi que
le But de cette campagne est d’offrir
à chaque enfant un avenir où il pourra préalablement aller à l'école, se
soigner, jouer et rire. Et enfin trouver un avenir dans lequel il pourra «
vivre son enfance » et se tailler une voie pour un avenir meilleur. La campagne « les enfants de la paix » vise
à catalyser l’attention et les efforts nécessaires de tous au niveau global
pour :
- Mettre fin aux
violations graves des droits de l’enfant ainsi qu’à prévenir de futures
violations.
- Mettre fin aux
discriminations verbales, aux stéréotypes, en renforçant la collaboration, le
partenariat et les synergies entre acteurs locaux, régionaux et internationaux.
- Mettre aussi fin
à la création des nouveaux concepts deshumanisant, discriminant, catégorisant,
et ainsi rendant encore plus vulnérables ceux qui sont déjà vulnérables.
- Plus que
jamais insérer chaque enfant dans son édification et l’édification de la
société en général en vue de la paix.
- Faire des tous les enfants des ambassadeurs de la
paix en vue d’une culture de la paix durable, en coupant la chaîne de
transmission de la culture de la guerre, de conflits, de violations, etc.
Alors que de plus en plus les enfants
souffrent d'horribles abus dans des zones de conflit à travers la sous-région,
nous devons absolument redynamiser nos efforts pour sensibiliser le public (…)
et renforcer notre plaidoyer auprès des parties en conflit pour qu’elles
prennent des mesures fournissant aux enfants la protection qu’ils
méritent : voilà ce qu’est cette campagne LES ENFANTS DE LA PAIX.
C.
DES HORIZONS DE LA CAMPAGNE
Au cours de
cinq prochaines années (2022-2027) à compter à partir d’aujourd’hui, cette
campagne vise à renforcer la collaboration du CIPDH-GL avec tous les enfants, la société civile, les différents
gouvernements, les organisations de défense de droits de l’homme, les missions
onusiennes volant dans ce secteur et la communauté internationale afin de mener
des actions visant à mettre un terme aux violations graves commises contre les
enfants en période de conflit et à les prévenir. Cette campagne encouragera
également la mise en œuvre intégrale des plans d'action ainsi qu'un engagement
plus fort avec les parties en conflit qui seront identifiées afin de mettre fin
aux violations et ainsi donner à chaque enfant la chance de grandir épanoui.
Le CIPDH-GL s’engage à mettre en
œuvre des solutions durables qui permettront aux filles et garçons qui ont
souffert et souffrent toujours des affres du conflit de retrouver et de
profiter pleinement de leur enfance, mais surtout d’avoir accès à de véritables
options pour réintégrer la société et se reconstruire avec l’espoir d’un avenir
meilleur. Ici dans la sous-région, cette compagne permettra de renforcer le
plaidoyer pour la protection des enfants, les premières victimes du conflit. La
campagne fera également la promotion du travail exemplaire réalisé sur le
terrain par une panoplie de partenaires et s’élaborera sur les bases de ce
travail en mettant en relief les défis auxquels sont confrontés les garçons et
les filles tout en tachant d’identifier les réponses adéquates.
La campagne lancée aujourd’hui est porteuse d’espoir pour les filles et
garçons les plus vulnérables, et même
pour ceux qui ne sont pas encore affectés ; mais elle doit
s’accompagner d'actions concrètes pour mettre fin aux violations graves contre
les enfants et s’assurer que chaque enfant, partout où il est, bénéficie d’abord
d'une enfance sans violence et ensuite travaille à son tour pour contribuer à
l’instauration de paix.
La campagne sera également une opportunité pour les autorités politico-administratives
d’amplifier leurs engagements vis-à-vis des enfants, notamment par la mise en
œuvre effective d’instruments internationaux. Le dialogue avec des groupes et
mouvements armés visera par ailleurs à obtenir la libération de toutes les
filles et de tous les garçons qui ont été recrutés ou utilisés durant le
conflit, ainsi que de prévenir et mettre fin aux autres violations graves
commises sur les enfants.
Le CIPDH-GL reste au cœur de l’action
globale de tous les défenseurs de droits humains et des promoteurs de la paix.
Cette campagne contribuera au plaidoyer pour un accès élargi et durable aux
programmes de réintégration afin que tous les enfants relâchés puissent
bénéficier d’un soutien approprié, que tous les enfants de la sous-région des
grands-lacs aient accès à une éducation de qualité et ainsi travaillent à
l’instauration et la construction d’une culture de la paix.