TABLE RONDE SUR LA PAIX ET LA SECURITE AU NORD-KIVU
ü CONTEXTE D’EMERGENCE
La recrudescence de
l’insécurité, le massacre çà et là des paisibles citoyens, la détérioration de
relation entre le Rwanda et la RDC et la montée de la haine contre les Tutsi et
les casques bleus de la Monusco sont autant d’alertes et de signaux rouges qui
prouvent que le cap de la barbarie est déjà atteint. L’Est de la RDC est devenu
un brasier fumant et qui tend à s’allumer. Et si l’on n’agit pas conséquemment,
si on ne s’approprie pas la situation et chercher à tout prix de solutions
durables, le pire peut suivre instantanément.
Apparemment un calme
s’observe et on a l’impression que tout est réglé. C’est faux ! Rien n’est
sûr et rien ne nous rassure que le problème est réglé. La paix n’est pas
retrouvée. Au contraire, les mauvaises gens et les personnes mal intentionnées
peuvent surprendre. Les forces négatives sont encore là. Les jeunes ne ruminent
que la vengeance. Mal gré ou bon gré, surtout que les efforts sont dispersés,
le langage sont diversifiés comme à la tour de Babel, les parties prenantes
travaillent chacune en vase clos ; de façon inattendue, les gens peuvent
se réveiller dans la rue pour barrer la route à d’autres.
Pour éradiquer
désormais le fléau, un principe est clair : il faut prendre la balle au
bond, ou du moins battre le fer quand il est encore chaud. Le problème pourrait
résider dans le manque des passerelles de communication et de collaboration. On
constate la montée de soupçon des uns envers les autres, et le manque de
confiance dans ce que font les autres. Les ennemis de la paix profitent de ce
vide et de ce manque de cohésion pour semer la discorde et la calomnie. Une
table ronde reste et restera le lieu privilégié où l’on peut se parler en face,
et initier des stratégies et des actions à mener dans un consensus symétrique en
vue de la paix, sans lequel consensus on finit par se battre et se faire des
ennemis. Combien de fois la PNC s’est fait passer pour ennemi des
manifestants ? Et aujourd’hui la Monusco. Qui sait que demain ça sera les dirigeants
politiques ou les FARDC ?
ü TABLE RONDE POUR QUELLE FINALITE ?
De Sun-City jusqu’à
l’Etat de Siège, en passant par la Conférence de Paix à Goma en 2007-2008, le
CIPDH-GL constate avec regret que tous les mécanismes de paix initiés par le
pouvoir central n’aboutissent presque pas. Et même là où ça semble tenir
quelques temps après, ça rebondit toujours. Peut-être que ces mécanismes ne
partent toujours pas de la base. Cette fois-ci, le CIPDH-GL croit que les deux
bouts doivent chaque avoir un point de rencontre. C’est-à-dire que lorsque le gouvernement
central initie un mécanisme ou un processus de paix, la base doit aller à la
rencontre de cela par un cahier de charge à proposer et par une détermination à
faire respecter les mécanismes édités par le gouvernement central. Tel est
aussi le rôle que désormais joue le CIPDH-GL.
Par cette table ronde,
il sied, principalement, de faire asseoir toutes les parties prenantes autour
de la question de la paix et de la sécurité au Nord-Kivu. Il sera question
d’une table de discussion et de prise de conscience pour un nouvel
élan dans la recherche de la paix.
Et spécifiquement, de :
- Sensibiliser,
mobiliser et réunir les leaders de jeunes et des forces citoyennes afin
d’échanger sur des questions de paix, de sécurité, de concorde et de
cohabitation pacifique ;
- Informer
et former tous les leaders des organisations de jeunes et de forces citoyennes
à devenir des acteurs et artisans de la paix
- Peaufiner
les stratégies de cohabitation pacifique, de cohésion sociale en vue d’une paix
et une sécurité durable au Nord-Kivu.
- Informer
sur les droits, les devoirs et les responsabilités de chaque partie prenante
dans sa dynamique de la recherche de la paix, en tenant compte de l’autre et en
rentabilisant tous les efforts de paix pour ne pas tomber dans la tentation de
se sous-estimer mutuellement.
- Eradiquer
les mauvaises manœuvres qui, au lieu d’aider à retrouver la paix, sèment encore
le désordre, le chaos, la barbarie, la brutalité et l’anarchie.
- Rendre consciente chaque force vive et chaque organisation des jeunes de la dynamique de la paix et rien que la paix.
ü QUI PARTICIPE ?
Autour
de cette table, prendront part 55 leaders venant de différentes représentations
tel qu’indiqué ici-bas :
- 5
représentants du GOUVERNEMENT PROVINCIAL (gouverneur, députés, chefs de
groupement, chef de quartier, …)
-
5
représentants de la FARDC et la PNC
-
10
leaders de mouvements citoyens actifs dans la province
-
5
leaders de la société civile (les différentes confessions religieuses)
-
10
leaders des ORGANISATIONS DES JEUNES
- 5
leaders DES ORGANISATIONS INTERNATIONALES intervenant dans les secteurs de la
paix et des droits humains
-
10
leaders médiatiques (niveau local, national et international)
- 5 leaders représentants de communautés tribales
ü QU’EST-CE QUE LE CIPDH-GL ATTEND DE CHAQUE PARTICIPANT ?
Questions
de fond, vérité et transparence. Il est un fait que l'on attend de cette table
ronde, qu'elle aborde sans détours des questions de fond autour de la
thématique PAIX ET SECURITE au Nord-Kivu. A ce sujet, l'on aura souhaité qu'au
niveau de déroulement, l'on dégage réellement ces questions de fond pour savoir
ce qui révolte les jeunes pour que les uns persistent dans les forces
négatives, et que les autres se comportent en des barbares dans les villes et
les cités. Pourquoi, par plusieurs fois, la mise en marche de la machine de la
paix n’a pas toujours démarré ? Pourquoi reste-elle statu quo ?
Comment expliquer que l'on combatte des forces négatives et au même moment que
d’autres jeunes (supposés pacifiques) se rebellent contre la Monusco ? Pourquoi
la lutte pour que la paix revienne n’a jamais été pris en considération par l’ensemble (Gouvernement,
Armée, Police et Société Civile) ? Pourquoi le manque de cohésion ?
Répondre à ces interrogations, de façon sincère, et
s’engager résolument à être artisan de paix, jetterait les bases d'une paix
durable et d'un développement intégral dans l’Est de la RDC, et précisément au
Nord-Kivu. Le CIPDH-GL croit qu’il est temps de « mettre de côté les disputes
interminables sur des questions qui auraient pu se résoudre facilement ».
ü CONCLUSION
Le CIPDH-GL a
comme objectif principal
la promotion de la
paix dans la Régions des Grands Lacs et la défense de droits
humains, en offrant une lecture
complète ainsi qu’une analyse à la fois
approfondie et diversifiée des
problématiques touchant aux droits
de
l’homme ; en
informant et sensibilisant aux
questions concernant la paix
et
les droits humains en employant des outils pédagogiques, culturels
et
scientifiques ; en privilégiant le dialogue, l’échange d’information et les liens
avec les
acteurs opérant dans le domaine de la paix et des droits humains.
LE CIPDH-GL se veut une
structure pérenne et la première spécialiste
sur les questions qui touchent la paix et les droits humains au niveau de la
sous-région des Grands Lacs. Sa vie et sa respiration portent sur :
Des recherches-actions qui permettent d’analyser, d’initier des
opérations et de mettre en débat l’espace régional: ses sociétés,
ses économies, ses
cultures,
son
évolution sociopolitique et les perspectives à
court
et
moyen terme. Ces recherches-analyses proposent des pistes de lecture indispensables pour
accompagner les décisions et les actions en faveur de la reconstruction et de la
paix.
Une plateforme d’accompagnement de
la réflexion et de l’action pour
la défense des droits
humains, le développement
économique
et la construction de la paix post-conflit à travers des missions de formation ou d’études, des activités de conseil, d’information et d’accompagnement d’acteurs.
Des outils de communication, de promotion et de mise en
valeur de l’information : site internet, blog, table ronde, forum,
cartographie, radio diffusion, télévision, etc.